You are currently viewing Récit d’une croisière aux Îles Marquises

Récit d’une croisière aux Îles Marquises

Le journal de bord d’une navigation entre les îles hautes des Marquises est assez idéal : le vent est la plupart du temps au travers ! Du coup, les distances du sud au nord de l’archipel ne semblent plus aussi importantes.

Les voiliers qui traversent le Pacifique arrivent en général à Nuku Hiva, qui est le port d’entrée habituel en Polynésie française. Comme nous venons des Tuamotu, après 2/3 jours au près, nous préférons atterrir à Fatu Hiva, l’une des îles les plus préservées de l’archipel des Marquises. L’approche est facile et excitante, car on voit ce gros rocher de très loin. Cela nous change des atolls que l’on découvre au dernier moment, à la faveur d’une vague et d’une ligne de cocotiers.

FATU HIVA

Le mouillage mythique de la Baie des Vierges, point de passage obligé de tout navigateur hauturier, est grandiose. On admire les pics et les vallées verdoyantes qui forment un décor avec des plans en profondeur, digne des plus grands spectacles.

Une image contenant plein air, arc-en-ciel, nature, nuage

Description générée automatiquement
Mouillage en baie de Hanavave ou Baie des Vierges

Un marquisien, aux beaux tatouages, vient nous accueillir en pirogue. Il nous pourvoit en pamplemousses, citrons ou mangues aussi délicieux les uns que les autres. 

Après une bonne nuit de repos, l’équipage est au top pour explorer la vallée. Les chèvres que l’on aperçoit sur les falaises nous donnent l’exemple. Hier, nous avons bien contrôlé notre ancre car ici, le vent thermique peut vite monter. Le tiki nous salue à l’entrée du village fleuri, où un petit quai nous permet d’accoster. 

La jolie marche vers les hauteurs nous permet d’admirer la vue plongeante et les senteurs multiples de la végétation. Il fait chaud ! Nous remplissons nos gourdes à la petite source qui borde la route. 

Après ce repérage, nous décidons de partir en randonnée à la journée. La route en béton et en terre nous amène au village principal, Omoa. Cette fois-ci nous avons prévu assez d’eau. Les points de vue se succèdent, plus explosifs les uns que les autres, côté mer ou montagne. La descente vers Omoa ravit nos papilles : les manguiers débordent de fruits.

L’artisanat est au cœur de la vie marquisienne, particulièrement ici où l’éloignement préserve l’authenticité. Au village, nous admirons les tikis sculptés dans la pierre ou les os, ainsi que les tapas ou les bouquets de senteurs. Chaque objet a une signification particulière.

Une image contenant plein air, ciel, sol, eau

Description générée automatiquement
Tikis face à la mer

Après cette plongée directe dans la culture marquisienne, une belle navigation, avec une lune pleine qui nous éclaire comme en plein jour pendant la nuit, nous amène à Hiva Hoa. Notre timing n’est plus aussi crucial qu’aux Tuamotu où les horaires de marées rythment les navigations. Nous préférons quand même ralentir l’allure pour arriver au petit jour à Hiva Hoa. Du coup, notre traine fait mouche et nous remontons un thon !

HIVA HOA

Depuis le petit port, nous rejoignons Atuona en voiture. Puis, nous marchons jusqu’au cimetière qui domine la ville et où reposent deux illustres artistes : Gauguin et Brel. Ici, tout est blanc : des fleurs de frangipanier aux tombes régulièrement peintes. 

Une image contenant plein air, arbre, ciel, plante

Description générée automatiquement
Les frangipaniers du cimetière

Le lendemain, on quitte le bord pour un tour en 4X4 spectaculaire. La route sinueuse procure de belles sensations. Le vide n’est jamais loin !

Le Musée Gauguin et sa « Maison du jouir » nous accueillent, une occasion de partager la vie du peintre en Polynésie.

Un groupe de chevaux nous observe de loin. Nous allons les voir sur la plage de sable noir.

L’île voisine de Tahuata nous tend les bras de l’autre côté du canal du Bordelais. Nous la rejoignons rapidement, après une navigation extraordinaire : un groupe de globicéphales nous a accompagnés presque tout le long de la traversée. 

TAHUATA

Devant la magnifique plage de sable blanc, dans la baie protégée de Hanamoenoa, on retrouve les joies d’une eau claire. 

Une image contenant plein air, nature, nuage, ciel

Description générée automatiquement

Notre curiosité nous emmène sur la colline qui surplombe la baie voisine. Surprise ! Un troupeau de chevaux sauvages nous observe nonchalamment.

Une image contenant plein air, herbe, mammifère, troupeau

Description générée automatiquement
Troupeau de chevaux en liberté

On aide des marquisiens à ramener leur récolte de citrons dans leur embarcation mouillée un peu plus loin. Les vagues manquent de retourner notre annexe ! la dextérité de nos compagnons a été salvatrice. 

Encore une jolie traversée et on atterrit à Ua Pou.

UA POU

La baie est accueillante et nous sommes abrités derrière le grand ponton. Les habitants aiment nous parler de leur île.

La pierre fleurie en est un bel emblème que nous retrouvons au fil des balades. Ici comme dans les autres îles de l’archipel, l’artisanat fait partie du quotidien.

Il est temps de naviguer vers Nuku Hiva où le Festival des Arts se prépare. Une navigation rapide et confortable nous mène vers cette grande île aux reliefs spectaculaires. 

NUKU HIVA

La grande Baie de Taiohae borde la petite ville éponyme. On est frappés par sa taille, en largeur et longueur et par le nombre de ses mouillages.

Une balade sur le front de mer s’impose ! Nous trouvons de quoi nous approvisionner en fruits et légumes et quantité d’autres denrées. 

La cathédrale est magnifique, ses œuvres nous montrent toute l’habileté et le sens artistique des marquisiens. Nous reviendrons aussi lors de la messe pour écouter les chants !

Le Festival des Arts est un point d’orgue de notre rencontre avec le peuple marquisien. Chaque délégation présente ses danses et danseurs, ses œuvres et ses plats traditionnels. 

On est habités par le son puissant et le rythme des énormes tambours.

Une image contenant plein air, personne, habits, herbe

Description générée automatiquement
Un orchestre

La taille des groupes est impressionnante, jusqu’à plus de 200 danseurs ! Quant aux chorégraphies, elles mêlent mouvements rapides, danses assises ou chants guerriers.

Costumes, bijoux, tatouages, et peintures sur corp nous impressionnent tout autant. Quel travail, quelle habileté ! Ici les mots de culture marquisienne riment avec ancestrale et vivante ! 

D’ailleurs, on ressent particulièrement ici le « mana ». La puissance de la nature et de son peuple nous transperce.

Une image contenant herbe, plein air, personne, groupe

Description générée automatiquement

Avant de partir, nous profitons du ballet des raies Manta. Elles aiment ces eaux riches en plancton. On ne voit pas le temps passer devant leur élégance et leur envergure.

Ce spectacle nous donne envie d’aller faire un snorkeling à la sortie de la baie. Une sortie qui reste dans nos mémoires : après une Manta, c’est un requin marteau que nous croisons. Il est furtif et ça nous va bien…

Cela fait maintenant plusieurs semaines que nous naviguons entre les îles et nous avons encore beaucoup à découvrir. Sur la terre des hommes (Enata Fenua en marquisien), nous reviendrons.